Élever quelques poules à la maison offre l’avantage d’avoir à disposition des œufs frais ainsi que la garantie, pour certains, de garnir leur table d’une viande saine. Pour peu que vous soyez attentif à l’alimentation de vos animaux, vous pouvez aussi bénéficier de produits parfaitement bio dont vous maîtrisez totalement la traçabilité ce qui, à notre époque, est loin d’être toujours évident.
On pourrait en rester là, mais si vous êtes désireux d’aller plus loin dans le recyclage des produits issus de votre poulailler, plumes et fientes sont deux matières premières exploitables dans l’amendement du sol, surtout si vous possédez un potager.
Transformez les plumes de vos poules en engrais potager naturel
Les plumes constituent un engrais azoté utile lors de la pousse des légumes feuilles comme les choux, salades, poireaux, épinards… et de certains légumes racines comme les pommes de terre. Elles sont récoltées lors du plumage après abattage ou après la période de mue.
Où trouver les plumes après la mue ?
La mue de vos poules est un phénomène naturel qui ne doit pas vous inquiéter et fait partie intégrante de leur cycle de vie. Celle-ci se produit généralement au cours de l’automne. Pour récolter les plumes perdues par vos poules, il vous suffit alors de visiter quelques endroits stratégiques du poulailler, comme vous pourrez le voir sur les photos ci-dessous.
Recettes pour transformer les plumes de vos poules en engrais potager
Le jus de plume :
- Emballez dans une chaussette, un collant ou un torchon environ 100 g de plumes ainsi qu’une pierre qui servira de lest.
- Plongez le tout dans un contenant de votre choix rempli d’eau de pluie (ou 1 dose de plume pour 10 doses d’eau).
- Laissez macérer pendant au moins 2 mois, voire 3 à l’ombre.
- Une fois la préparation prête, récupérez les plumes pour le compost et utilisez l’eau pour arroser au pied des plantes.
- Attention, il est préférable d’utiliser cet engrais sur un sol humidifié au préalable.
La farine de plume :
- Plus rapide à fabriquer que le jus, il faut cependant posséder un engin capable de broyer les plumes (broyeur de feuilles mortes, vieux mixeur électrique ou manuel…).
- 100 g de poudre permettent d’amender 1 m² de terre pendant 3 mois. Cet engrais est valable pour les légumes feuilles et racines cités plus haut, mais aussi pour les conifères et arbustes vivaces.
- La poudre peut aussi être répartie dans le compost pour l’enrichir.
Comment utiliser les fientes de vos poules au potager :
Les déjections les plus faciles à récolter sont celles évacuées pendant la nuit dans le poulailler. Il suffit de disposer une large planche recouverte de litière sous le perchoir et d’en récupérer le contenu le plus souvent possible. Selon le nombre de poules dans votre élevage, cette ressource peut vite être conséquente et se récupère en plus tout au long de l’année.
Transformez les fientes en engrais grâce au compost :
Les fientes de poules constituent un engrais fortement azoté qui risque de brûler les plantes en cas de surdosage.
Pour éviter les risques, mieux vaut s’abstenir de l’utiliser pur (sauf si vous en maîtrisez bien l’usage). Il est préférable, notamment quand on débute en jardinage, de l’utiliser en compostage.
Préparez votre compost en alternant des couches de déchets verts (tonte, épluchures de cuisine…), de déchets bruns (feuilles sèches, paille, foin…) et de déjections. Pour obtenir un compost équilibré, il faudra faire en sorte qu’il se compose à peu près de 50 % de matière azotée (fientes et déchets verts) et 50 % de matière carbonée (déchets bruns et litière du poulailler accompagnant les fientes si cette litière est faite de foin, copeaux de bois, paille…).
Selon la période à laquelle vous préparez ce compost, si le temps est sec, arrosez-le pour maintenir un bon niveau d’humidité, une fois par semaine, puis laissez-le reposer jusqu’à maturité en le gardant à l’abri de la pluie qui pourrait le lessiver et lui faire perdre ses qualités. Utilisez-le ensuite à raison de 1 kg par m².
S’il est bien mature, ce compost pourra servir pour tous vos amendements au jardin potager. Cependant, s’il est notamment recommandé pour les légumes feuilles et racines (voir liste citée plus haut dans l’article), pour la pelouse et les arbustes, il est à éviter pour les légumes fruits (tomates, courgettes, aubergines, poivrons, courges…).
Du poulailler au jardin potager : d’autres pistes de valorisations
Les poules, votre atout recyclage et réduction des déchets :
Ici, on ne valorise pas vraiment une production de la poule, il s’agit plutôt de valoriser sa capacité à réduire le contenu de nos poubelles !
Entendons-nous bien : une poule n’est pas une poubelle et tous les déchets de cuisine ne lui sont pas forcément bénéfiques, mais il faut reconnaître qu’elle contribue efficacement au recyclage des restes alimentaires.
Certains déchets, par exemple les épluchures de légumes, doivent subir une légère préparation (hachées grossièrement et bouillies) pour être assimilés au mieux par les volailles. Évitez les restes trop salés, trop sucrés, les produits laitiers, les plats assemblés industriellement et la pomme de terre crue. Si vous avez un doute sur un aliment, abstenez-vous.
Les coquilles d’œufs, utiles pour vos poules pondeuses et vos jeunes plants :
Toutes les coquilles propres peuvent être broyées et réintroduites dans l’alimentation des poules, surtout des pondeuses, pour leur garantir un apport régulier en calcaire.
Au jardin, répandre des coquilles d’œufs broyées autour d’un plant potager à protéger peut ralentir l’arrivée des limaces et autres gastéropodes et donc minimiser leurs dégâts. Leur décomposition progressive apportera en plus au fil du temps du calcium à la plante.
Les coqs de pêche :
On sort ici du jardin puisqu’il s’agit d’une activité très particulière qui consiste à élever des races spécifiques utiles pour la pêche.
Pour une fois, c’est ici le coq qui est à l’honneur, car il produit des plumes qui servent à la confection de mouches pour la pêche.
Les principales races pour cette activité sont les coqs du Limousin et ceux de la province de Leon en Espagne.
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Hervé Husson
Passionné par les volailles et leur élevage depuis 2007, Hervé HUSSON propose une approche concrète et pratique de la basse-cour qui privilégie le bien-être des bêtes et les interactions entre les différentes espèces, tout comme le relationnel entre l’éleveur et ses animaux. Fondés sur ses réussites mais aussi ses échecs, ses ouvrages passent en revue tout ce qu’il faut savoir pour bien conduire son petit élevage traditionnel et familial.
Du purin et de la farine de plumes ! Décidément j’en apprends encore tous les jours sur les poules. Merci pour cet article détaillé !
Je connais Hervé car j’ai acheté son livre pour démarrer mon élevage amateur et nous avons échangé quelques fois par mail et téléphone. Je dois dire que son livre est une bible pour moi ! 🙂 Très complet, simple à lire et vraiment efficace. Merci , merci et encore merci. A très bientôt. Frédérick D
Bonjour Frédérick, les livres de Hervé sont effectivement très, très pédagogiques et accessibles, c’est pourquoi on les recommande chaudement 😉